Une surprise de taille

C'était une journée assez sympa. Un samedi. Il avait été en congé toute la journée et l'avait passée avec Luxuria à glander en regardant des films vêtus de fringues mous et confortables. Et là c'était l'heure du dîner et la nuit commençait déjà à s'étaler dans le ciel. Sydney venait tout juste de fermer le four et de sortir les pâtes gratinées quand il entendit sonner à la porte. Il esquissa un sourire alors que Luxuria était justement allé faire des courses - il voulait absolument un dessert et comme Syd était plutôt "salé" il n'avait pas pensé à acheter de quoi sustenter son petit-frère. En tout cas, il s'attendait à trouver Lux portant de nombreux sacs et lui lançant un regard remplit d'éclairs, mais au lieu de ça il fixa ... le mur.

Il n'y avait personne ? Syd regarda à gauche et à droite jusqu'à ce qu'il perçoive un reniflement et pose les yeux sur cette petite chose aux cheveux d'ébène et qui avait l'air complètement perdu. Dans sa petite main il y avait un bout de papier : ça ressemblait à une lettre. Le blond sembla vraiment confus. « Euh ... Salut gamin. Tu cherches quelqu'un ? » Ce ne pouvait être qu'un petit qui s'était perdu dans l'hôtel et n'arrivait plus à trouver la chambre de ses parents. Il se frotta un peu la tête et lui tendit la main. « Viens j'vais te ramener à l'accueil. » C'était leur boulot de retrouver des gens après tout.

Il ne comprenait toujours pas pourquoi sa maman n'était plus là avec lui et pourquoi elle n'avait pas tenue à le garder près de lui. Il ne se souvenait que des pleures de celle-ci et de son beau-papa-pas-beau-du-tout qui voulait le prendre dans ses bras et le mettre dans la voiture. Il n'avait pas compris le pourquoi il devait rejoindre son vrai papa, mais maintenant il était debout devant cet homme qui ne semblait pas plus comprendre, comme lui. Il était tout petit et il avait froid. Il était tout petit et il voulait un câlin ...

Alors que la morve coulait de son nez, Davy renifla brusquement en se mordant de nouveau la lèvre inférieur, donnant l'impression qu'il venait de mordre dans un citron ou une lime puis quand Sydney fit savoir qu'il le ramenait à l'accueil, le petit homme ne bougea pas, regardant le sol en reniflant de nouveau et tendit la lettre en pleurant silencieusement.

Dans la lettre, elle lui expliquait un peu l'histoire ... Leur rencontre magnifique, les moments agréable avec lui, leur première nuit d'amour et de folie puis la suite qui dégringolait un peu, elle ne regrettait pas. Elle était heureuse d'avoir cet enfant, mais il était temps pour elle de prendre son avenir au sérieux avec une vraie famille et Davy, n'en faisait pas partie. Il devait maintenant vivre avec son père, son vrai père. Le père Biologique et de quartier plus défavorisé. Un test de paternité était également présent dans la lettre et pendant que Sydney lisait, le petit homme s'était faufiler à l'intérieur en regardant l'endroit tenant son petit sac par l'une des ganses, le traînant sur le sol en frissonnant dès qu'il sentit l'odeur de la bonne bouffe.

« ... z'ai faim, papa... »

Lorsque l'enfant lui tendit la lettre en paraissant dévasté alors, bien sûr, Sydney comprit que quelque chose n'allait pas, que cette tristesse n'était pas forcément celle d'un enfant qui aurait perdu son chemin, mais plutôt celle d'un gamin qu'on aurait abandonné. Syd se mit alors à parcourir les phrases de cette lettre et à observer le document épinglé à cette même missive. Il n'y avait aucun doute que c'était des papiers véritables, mais le choc n'était pas encore passé, alors que le blond ruminait dans sa tête toutes les choses qu'il était en train d'assimiler. Bien sûr, il se souvenait de cette femme, mais jamais il n'aurait cru qu'un enfant était né de cet union, et il ressentit une certaine rancune envers elle d'avoir évité de lui parler de ce garçon avant aujourd'hui.

Davy. Il s'appelait Davy.
Syd tourna la tête vers le petit homme au chapeau de paille qui se baladait dans la maison en traînant son sac sur le sol. L'agent ferma la porte derrière lui et posa les papiers sur le comptoir avant de se diriger vers les armoires. Il sortit deux assiettes et les remplit de pâtes gratinées avec de la viande. Il posa l'assiette sur le comptoir et s'approcha pour prendre le gamin dans ses bras et le déposer sur le banc. « Ça te va comme repas ? » demanda-t-il en sachant que l'enfant avait dû être élevé dans un grand domaine avec des chefs réputés et que sa nourriture n'était pas aussi élaborée. En fait, Syd s'assurait toujours que ses repas soient équilibrés, qu'ils offrent quelques bienfaits, mais surtout que ce soit nourrissant avec pas mal de légumes et des produits laitiers. « Je ne savais pas que ... j'avais un fils avant aujourd'hui. » Il s'assit près de lui en prenant sa fourchette et hésita.

« Je suppose que tu m'en veux de ne pas avoir été là pour toi. » Il se racla un peu la gorge. C'était peut-être exagéré d'évoquer cela devant un gosse. « Je m'appelle Sydney. Et toi c'est Davy, c'est ça ? » Il n'arrivait toujours pas à croire ce qu'il était en train de vivre. C'était complètement surréaliste.

C'était un endroit beaucoup plus petit que le château dans lequel il vivait et Davy se sentait bien ici. Il n'aimait pas les grands espace et les endroits vide, parce qu'à la maison il y avait beaucoup de pièce vide ou une pièce avec comme seul meuble un piano, c'était flippant pour un môme de son âge, mais ici c'était bien. Quand son papa s'approcha en faisant deux assiettes et en le prenant pour le mettre sur le tabouret, le petit garçon renifla une dernière fois en regardant les pâtes puis sembla heureux.

La nourriture avait toujours un effet calmant sur le petit bonhomme et il mangea avec ses doigts. Normalement, il n'aurait pas le droit, maman ne voulait pas qu'il use de ses doigts comme ça, mais maman n'était pas là et il était avec papa maintenant, si ? Même si la tristesse de ne plus voir sa maman était toujours un peu présente, Davy n'avait pas la capacité d'être triste bien longtemps en présence d'une personne et il savait, il sentait que cet homme près de lui, était son papa.

La bouche pleine de pâte, le petit garçon tourna la tête vers son père en l'écoutant, certes il ne comprenait pas tout, mais il savait que son père était triste ou inquiet? En tout cas, son papa était pas bien et Davy n'aimait pas ça, alors il lui répondit le plus sincèrement du monde ; « Noon z'en veux pas à papa ! Moi ze l'aime papa ! gnihiiihi ! » Un sourire recouvert de sauce gratiné et il recommença à manger, jusqu'à ce que son père se présente. « Sindnez? ...» Il cligna des yeux et acquiesça quand il demanda si son prénom était bien Davy. « Vouiiii ! Et, et ... tu sais, moi je serais un grand pirate un zour ! »

Syd sembla tout de même surprit et à la fois attendrit de voir que les choses semblaient se diriger dans le bon sens. C'était naïf de la part de ce garçon de l'aimer sans qu'ils ne se connaissent, mais c'était comme si le blond avait besoin de ça. En quelque sorte, ça le rendait heureux de découvrir que Davy l'aimait malgré toutes les fois où il n'avait pas été là pour le prendre dans ses bras. Il regrettait, tout de même, de ne pas avoir vécu tout le processus, mais de l'autre côté c'était peut-être mieux comme ça. Syd était instable et il s'était toujours dit qu'il était inapte à être père. Apparemment, c'était sa chance de prouver qu'il n'était pas complètement inutile et capable de responsabilités.
Sinon il n'aurait pas ce boulot.

Quand Davy prononça son prénom avec autant de maladresse alors il se contenta d'afficher un air amusé qui lui échappa à moitié et se dit qu'il était attachant de nature ce gosse. Il avala une part de son assiette en laissant Davy manger avec ses mains. Il préférait que la cuisine reste propre, mais c'était un gamin, et il suffisait de nettoyer juste après. Il bu une gorgée de sa coupe de vin et réalisa que le petit avait peut-être soif alors il lui versa un verre de jus de pomme et le posa près de l'assiette en l'écoutant évoquer la piraterie. « Ah oui ? Pourquoi tu veux devenir un pirate ? » S'il avait été élevé dans la noblesse il n'avait pas du en croiser beaucoup et, sans doute que la noblesse s'arrangeait pour les faire passer pour des monstres au regard des riches, alors.

Davy aimait beaucoup la nourriture de son papa, c'était très bon et il y avait de la viande alors autant dire qu'il était aux anges le tout petit en ce moment. Même s'il avait de la sauce dans les cheveux et sur le nez, Davy continuait de manger avec gourmandise, écoutant la question de son papa, ce qui le fit sourire de nouveau. « Paaarce qu'ils vivent pleeeeins d'aventure et que je veux être sur les océans ! Et en plus, ils sont trop drôle les pirates ! » Dit-il avec son sourire aussi large que possible. Même s'il avait grandit dans la noblesse, Davy était débrouillard pour l'âge qu'il avait et c'était un petit singe en même temps, pour lui faire le mur - même s'il ignorait ce que cela voulait dire -.

Il saisit le verre de jus à deux mains et en bu une longue gorgée, aimant beaucoup le jus de pomme. Il tourna de nouveau la tête vers son papa et souriant toujours. « Papa, tu es un pirate toi? » Même si Sydney répondait non, ce ne serait pas un problème pour le petit, il serait tout de même en admiration devant lui, mais quelque chose lui frappa le coeur au petit homme et il sentit les larmes montés un moment.

« Dis... papa... est-ce que ... est-ce que ... tu vas me garder avec toi ... parce que maman veux plus de moi... elle m'aime plus je crois ... » Dit-il en baissant les yeux et jouant avec le bas de son t-shirt humide a cause de la pluie.

Les explications de l'enfant concernant sa passion pour les pirates était, somme toute, assez claire. Il comprit que Davy était juste un très grand admirateur de ces hommes libres qu'il avait dû rencontrer dans des circonstances que Sydney n'arrivait pas forcément à définir. Alors que Davy lui demandait si lui-même était un pirate l'homme se contenta d'un petit sourire en rangeant le pot de jus dans le frigo. « Non, moi je suis un policier. » admit-il en réfléchissant à la manière d'expliquer ce qu'il avait comme boulot : « Je protège les gens des méchants. » Ça lui paraissait somme toute assez précis comme résumé de la situation.

Alors qu'il finissait son assiette Sydney écouta la voix tremblotante de l'enfant qui lui demandait s'il allait le prendre avec lui ou le laisser tomber comme l'avait fait sa maman. Le blond parut un instant mal à l'aise et se massa la nuque avant de fixer attentivement Davy. Il ne pouvait pas le laisser tomber, d'autant que c'était son fils, et même si Syd savait qu'il en ferait des crises d'angoisse, il n'y avait aucune chance qu'il le laisse derrière ou le confie à une organisation qui le placerait dans des maisons d'horreur. « Oui tu vas vivre avec moi. Mais il faudra trouver un autre toit que l'hôtel. Je veux que tu aies ta propre chambre. » admit-il en affichant un air pensif.

Il marqua une pause en posant sa fourchette et ajouta : « Écoutes ... ta maman t'aimes toujours ... elle n'a pas le choix de te confier à moi, c'est tout. Mais je suis sûr que tu lui manques déjà. » Il vint poser sa main sur la tête du pirate en herbe en lui envoyant un sourire qui se voulait rassurant.

Un policier, son papa était donc un gentil qui protégeait les autres des méchants? « ooooooooh ! alors papa est suuuuper fort ?? » Demanda-t-il en ayant des étoiles dans les yeux parce que c'était un enfant et que Davy avait cette facilité à toujours être admiratif et émerveillé devant quelqu'un qui pouvait sauver les autres. C'était un petit garçon quoi.

Il afficha un grand sourire, heureux de savoir que son papa était cool comme ça puis l'écouta lui dire qu'il resterait avec lui, ce qui enchanta beaucoup le garçon, maintenant debout sur le tabouret en souriant toujours. Il avait oublié le sujet de sa maman, jusqu'à ce que son papa lui affaire qu'elle l'aimait toujours, mais qu'elle ne pouvait plus l'avoir avec lui. « Maman... elle a un autre bébé dans son ventre... moi je suis plus un bébé maintenant, je suis un grand garçon ... » Il disait cela, mais n'avait même pas l'air convaincu lui-même.

Davy se rappela de quelque chose et tendit les bras vers son papa. « Alors... ze vais avoir une chambre à moi, je peux avoir une chambre de piiiirate ? DIS OUI DIS OUIIIIII ! »

C'était assez rare que Sydney se retrouve dans une situation où il se faisait dire par quelqu'un qu'il était fort. En général, on le traitait surtout de névrosé, mais bon. Le blond était content d'entendre ça de la bouche de Davy. Ça lui donnait l'impression d'être quelqu'un de bien. « Ahh. On peut dire ça comme ça. » admit-il en rangeant ses mains dans ses poches. Il y récupéra son briquet et l'alluma en transférant la flamme du briquet jusqu'à sa paume. La flamme se mit à danser dans sa paume sans le brûler. « Et si un méchant s'entête alors j'ai le droit de le cramer. » Il afficha un regard plutôt amusé.

Enfin, il fit disparaître la flamme en refermant la main sur elle, et fut assez pensif face à ce qu'il évoquait comme quoi sa mère avait un autre bébé dans son ventre. Il ignorait qui lui avait dit que cela faisait de lui un grand garçon, mais il se permit tout de même de remettre les choses au clair : « Ça n'a rien à voir. Tu es toujours un petit garçon. » Il saisit le chapeau de paille entre ses mains et l'examina tranquillement en l'écoutant s'exciter et dire qu'il voulait une chambre de pirates. Un petit soupir d'abandon plus tard alors il rétorqua : « Très bien alors ... tu auras une chambre de pirates ... » Il posa le chapeau sur la tête de Davy et vint saisir une serviette mouillée.

Il essuya les mains du jeune garçon et la bouche également. Puis, il posa le regard sur le sac qu'il traînait avec lui. « Tu as un pyjama ? Il se fait tard. Ce sera bientôt l'heure de te coucher. » fit-il en lui disant : « Tu dormiras dans mon lit pour le moment. » Il n'avait pas envie que le petit soit inconfortable sur le canapé du salon et il y avait assez de place sur le grand matelas.

Quand la flamme se retrouva dans le creux de la main de son papa, Davy ouvrit de grand yeux. Il connaissait les virus, puisqu'il était lui-même affecté - mais pas sa maman - et il sembla tellement impressionné qu'il lâcha un grand : « wouaaaaaah !! » en prenant la main de son père et en observant la flamme avec amusement. Il allait dire que lui aussi avait un virus, mais son papa lui fit savoir qu'il était toujours un petit garçon, ce qui fit bondir le coeur de Davy. Oui, parce que s'il était encore un petit garçon, se serait ok pour son papa qu'il dorme encore avec une lumière ou qu'il dorme en suçant son pouce, maman ne voulait plus, mais papa serait d'accord lui !

Il laissa le chapeau entre les mains de son père et quand celui-ci revint sur sa tête, il acquiesça. « Ouuui, z'ai un pyjama et mes vêtements dans ma valize... » Dit-il en laissant son père lui débarbouiller le visage, ce qui le poussa à faire la grimace parce qu'il n'aimait pas ça. Et puis en plus son papa venait de dire oui pour sa chambre pirate, alors là le petit garçon était content.

Comme son père venait de terminé de lui laver le visage, Davy sauta sur le sol en manquant de se casser la gueule, mais ce ne fut pas un problème, il marcha vers la valise en prenant son pyjama de pirate et se retourna vers son papa, retirant ses vêtements en étant maintenant tout nu. « Tu saaaais, moi aussi z'ai un virus comme papa ! Regarde ... » Il tira sur ses joues le plus possible, faisant une magnifique grimace.

Lorsque Davy lui fit savoir qu'il avait un pyjama alors Sydney fut tout de même rassuré d'apprendre que mademoiselle avait au moins eut le temps de mettre quelques effets personnels dans sa valise. Il le regarda se jeter du banc en ayant le cœur qui rata un battement. C'est qu'il était persuadé qu'il se casserait la gueule et il s'était fait ... du souci. C'était une sensation qu'il n'avait pas expérimenté depuis Luxuria. En tout cas, il le regarda faire avec ses vêtements et croisa les bras en l'écoutant lui dire qu'il avait le même virus que lui. Lorsqu'il étira de manière inhumaine ses joues alors Syd entrouvrit les lèvres en paraissant très étonné.

« C'est sérieux ? » Il approcha et lui tira sur le bras. Aussitôt, celui-ci s'allongea de manière démesurée et quand il le lâcha alors le bras revint à sa taille d'origine. « Qu'est-ce que ... » Il ne comprenait pas comment son corps pouvait s'allonger de cette manière. Il est vrai que des pouvoirs particuliers il en avait remarqué beaucoup, mais jamais de ce type ça c'était certain ! « C'est ... Impressionnant. » conclut-il en clignant des yeux. Syd en profita pour l'aider à enfiler ses vêtements et observa le résultat. « Plutôt pas mal. » dit-il avec un petit sourire.

Il le transporta dans ses bras et l'emmena dans la chambre qui donnait une vue splendide sur la ville. Il posa le gamin sur le matelas et s'étira un peu. « Alors ... » débuta-t-il. « Quel est le rituel ? » Il se demandait si Davy avait besoin de quelque chose de particulier pour dormir. C'était idiot, mais il ne savait rien de lui.
Cette pensée lui arracha un drôle de sentiment au cœur.

« Gnihihihihihi ! » Il était fier le petit Davy, fier que son père soit autant émerveillé, oui parce que maman ne voulais jamais qu'il montre son pouvoir à qui que ce soit, c'était mal d'avoir un virus selon elle. Donc que son père s'approche en lui tirant sur le bras amusa beaucoup le jeune garçon, surtout que son père était impressionné et il le fit savoir. « C'est coool hein ? C'est parce que mon corps est en caouchou ! » Oui, il prononçait un peu mal le mot, mais l'essentiel était là tout de même.

Quand il enfila son pyjama, le jeune homme saisit une vieille couverture dans son sac et enroula sa tête dedans, laissant voir que ses yeux et son nez, c'était sa vieille doudou - qui se retrouvait à être un vieux t-shirt à Sydney - et il observa son papa en tendant les bras, parce que c'était un amoureux des câlins.

« Maman, elle me chantait des berceuses, parce que s'est une chanteuse ! Moi je voulais des histoires, mais elle en avait pas beaucoup... toi, tu peux m'en raconter tout plein ? » Demanda-t-il avec des étoiles dans les yeux, des histoires de papa, ça c'était surement cooool.

Lorsque Davy prononça le mot "caouchou" alors Sydney ne put rien faire d'autre que de craquer intérieurement, et il se demandait comment il était possible qu'il se soit si vite adapté à l'idée d'avoir un fils sous la main. C'est avec un sérieux des plus prenants qu'il observa Davy alors que celui-ci était en train de s'enrouler dans un doudou qui s'avérait être un vieux t-shirt déchiré. Sur le coup, le blond ne réalisa pas très bien ce que c'était jusqu'à ce qu'il doive bien constater que le logo sur son t-shirt appartenait forcément à un groupe de musique qu'il appréciait dans sa jeunesse. « ... » Il avait vraiment gardé ce truc tout ce temps ? Syd eut un furtif sourire qui disparut quand Davy lui expliqua qu'il aimait bien les histoires tout en lui tendant les bras.

Sydney s'assit sur le matelas et posa le gamin sur ses cuisses. Il avait le dos contre le mur quand il commença à réfléchir à l'histoire qu'il pourrait bien raconter. En dépit de tout ses efforts il n'en connaissait aucune alors il décida d'en inventer une comme son père le faisait à l'époque : souvent Sydney interrogeait Ryan en lui demandant des détails et, à mesure que l'histoire avançait, l'homme ne savait plus quoi répondre. Ça faisait beaucoup rire Syd.
Il eut soudain l'expression assez grave et la nostalgie lui noua la gorge, mais il revint peu à peu à ses esprits et commença à conter l'histoire d'un jeune garçon qui rêvait de sillonner les mers.

En fait, il commençait à se souvenir des balivernes que Diego avait l'habitude de répéter devant les enfants de l'orphelinat, et il eut beaucoup de plaisir à parler d'un poisson rouge géant et de pirates perdus sur ses excréments gigantesques qui avaient l'air de petites îles. Au bout du compte, Sydney s'amusait, et il trouvait chez Davy un réconfort que personne d'autre n'était parvenu à lui offrir au fil du temps : la faculté de lui faire oublier tout ses soucis.

Davy lâchait des « ooooh » et des « aaaaaaaanw » à chaque fois que son père ajoutait une couche à l'histoire. Naöf et crédule, le jeune homme croyait évidemment, tout ce que lui racontait son papa. Bien que l'excitation sois présente dans son corps, le petit homme avait du mal à combattre la fatigue qui lui gagnait le corps. C'est qu'il avait eut une dure journée et pleurer comme il l'avait fait avait épuisé ses petits yeux. Alors il se frottait ceux-ci en combattant le mieux possible le sommeil, mais dès qu'il enfonça son pouce dans sa bouche le combat fut perdu d'avance.

Lentement les paupières se fermèrent et il s'endormait contre le torse de son papa, serrant de son autre main la chemise de celui-ci, frottant de son index le haut de son nez pendant qu'il têtait son pouce. C'était une journée très difficile, mais il avait retrouvé le calme et la sécurité qu'il n'avait plus chez sa mère depuis que celle-ci s'était marié avec son nouveau mari. Il resterait avec son papa et il en était bien content, vraiment.